Au tournant des XIIIème et XIVème siècles lors des guerres contre les Ecossais, puis contre les Français pendant la Guerre de Cent Ans, les armées du roi d'Angleterre comptaient un grand nombre d’archers. A cette époque, les archers pouvaient former jusqu’à un tiers de l'armée du roi.
Les archers les plus redoutés étaient les Gallois. La vitesse et la précision de leurs tirs firent bien des ravages dans la chevalerie française à Crecy et à Azincourt. Le roi d'Angleterre encouragea le pratique de l'arc dans les campagnes de son royaume afin de compter sur des archers toujours plus nombreux et mieux entraînés.
Du temps de Crécy, les archers ne constituaient pas seulement les ailes des armées mais faisaient partie de sa colonne vertébrale. La proportion d’archers était de trois à cinq pour un homme d'armes. Il serait faux de croire qu'il s’agissait d’une masse anonyme de paysans exploités. Ils faisaient partie des troupes les plus efficaces, les plus nobles et les plus entraînées qu'un pays n’ait jamais envoyées sur un champ de bataille.
Certains archers occupaient un poste relativement élevé. Cela explique l'existence d'illustrations contemporaines montrant des archers en demi-armure voire même en armure complète. En général les archers étaient équipés de façon très sommaire. Les archers gradés étaient certainement issus de familles plus nobles ou du moins plus privilégiées que le commun des archers revêtu d'une veste de cuir ou d'un casque. Edouard, Prince de Galles, pouvait accorder des droits de pâturage et de fenaison ou de coupes de bois à ces archers. En tant qu'archer l'avancement était possible. On pardonnait les crimes de droit commun, même les meurtres aux archers qui allaient guerroyer en France.
La victoire des armées anglaises était certainement en partie liée à la perspective de faire fortune et de partager la camaraderie d'une grande armée mais ces hommes étaient tous mus par un profond courant de conscience nationale.
La capture d'un Français de quelque rang que ce soit signifiait une demande de rançon représentant une véritable fortune. Après une bataille ou la prise d'une ville, toute sorte de richesses étaient à la portée des vainqueurs : armes, or, argent, vin en abondance. Tous les désirs pouvaient se réaliser, le renom, le gain matériel peut-être même celui d'être fait chevalier.
Le devoir féodal de service militaire est devenu peu à peu un service à gages. Vers l'an 1340, le niveau de recrutement augmenta et se fit selon un contrat de service. Un barème de soldes fixait les sommes à verser aux ducs, comtes, chevaliers, écuyers, archers à cheval, archers à pied et simples soldats.
Le recrutement se faisait généralement après la récolte des foins, car c'était la période la plus propice aux voyages. Les hommes ne devaient pas marcher plus de vingt kilomètres par jour. La nuit ils trouvaient un toit pour dormir ou passaient la nuit à la belle étoile. La marche devait être dure pour les jeunes recrues, vêtus de leurs habits neufs, l'arc en bandoulière, un fagot de vingt-quatre flèches sur le dos.
Les archers s'entraînaient aux armes et aux manœuvres et apprenait la discipline de troupe. Les chefs de guerre n'avaient aucun intérêt à maltraiter les hommes car ils comptaient sur eux pour se réengager après les campagnes au lieu de retourner à leur vie de paysan.